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                                                                              Electrochoc

J’avoue que je ne m’y attendais sans réellement m’y attendre, j’étais subjuguée sans l’être…  

                                                                                                                
Je me répétais sans cesse ces mêmes questions :

Qu’aurais-je fait ?

Aurais-je eu le courage de m’opposer et prendre le risque de mettre ma famille en danger ?

Si j’avais été juive, aurais-je été encore en vie ?

Pourquoi ? Pourquoi eux ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi et encore pourquoi?                                                              Alors, j’ai voulu me rendre là-bas, pour répondre à ces questions, mais la réalité m’a vite rattrapée, je me suis vite rendu compte qu'aucune réponse ne me serait apportée…

  Même si au fond je m’en doutais, j’avais l’espoir d’avoir ces réponses, c’est comme si cela m’avait "bouffé le cerveau": ne pas comprendre l’incompréhensible.
  Ce "là-bas" dont je parle, c’est Auschwitz, ce célèbre camp d’extermination, enfin pour moi « camp » n’est pas un terme approprié pour ce genre de lieu, je vois cela plus comme un avant-goût de l’enfer, peut-être pire que l’enfer lui-même.

Mais là-bas, une chose m’a profondément marquée, je pense que si je ne l’avais pas vue ou que, si je n’y avais pas prêté attention, cette sortie aurait été totalement différente pour moi.                                                             

 Ce sont ces tonnes de cheveux, éparpillés, comme des confettis, derrière cette vitrine, comme si tout était normal, après tout on pourrait se dire que ce ne sont que des cheveux, mais non pas pour moi, ce sont leurs cheveux à eux, ces innocents. Tous ces cheveux rassemblés me renvoyaient directement à l’image des corps brûlés et entassés… Ce fut un grand électrochoc pour moi. C’est cet élément-là qui m’a permis de me rendre compte que tout était bien réel et non fictif.
Je pense que nous avons tous un point commun, c’est le fait que lorsqu’on lit des livres comme Charlotte, le Journal d'Anne Frank, on ne se rend pas réellement compte de cette tragique époque, de ce que les juifs ont dû subir; on ne se rend pas compte que des millions de vies ont été arrachées et laissées derrière nous sans aucune raison valable, non, on ne s'en rend jamais compte avant de l’avoir vu de nos propres yeux ou avant que cela n’arrive…


Alors oui, on ne peut rien changer à cela, c’est indélébile, on ne peut pas revenir en arrière, mais on peut avancer vers la paix … et agir pour ne pas que ces épisodes de l’histoire s’effacent ou se reproduisent. 

      
On peut tous agir, on doit tous agir, c’est un devoir.

 

Kaoutar, 3ème 6

                        Auschwitz I
 Schindler's list
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